La plage connue comme Platja de l’Auir est l’une des rares plages vierges de la côte valencienne. Celle-ci conserve intacte le système de dunes naturelles et abrite des espèces de flore et de faune très adaptées à ce milieu aux conditions extrêmes de salinité et d’érosion, produites par le vent marin.

Derrière les dunes, nous trouvons un sentier étroit qui nous mène vers des passerelles en bois qui permettent l’accès à une large plage de sable doré, bien propre. Nous ne sortirons pas des sentiers battus, pour éviter de déranger la faune et les invertébrés autochtones qui y habitent.

Les dunes sont des accumulations de sable produites par le vent. Les plages de sable fin sont formées par les courants, les marées et les vagues. La Platja de l’Auir appartient à ce que nous appelons les plages côtières basses. Ici se forment habituellement des cordons littoraux par l’accumulation de grandes quantités de sable, due à l’érosion et aux sédiments. Les dunes avancent vers l’intérieur des terres et créent des couches de sable qui peuvent s’étendre sur des kilomètres.

Ce système de dunes est divisé en différentes parties. Dans la première, nous trouvons les dunes embryonnaires et derrière les dunes mobiles, où poussent des plantes herbacées, en particulier des graminées, responsables de l’accumulation de sable grâce à leur vaste réseau de racines. Dans l’arrière-dune, la situation change, car le substrat des dunes est mieux fixé grâce à la présence de plantes ligneuses. Ensuite, nous trouvons la zone où l’eau douce s’accumule avec une forte salinité et où poussent les roseaux. Et finalement, il y a une zone de forêt typique méditerranéenne avec des pins et pistachier lentisque ou arbre à mastic.

Nous vous recommandons de suivre les passerelles pour admirer l’extension de la dune, miraculeusement conservée en très bon état et où nous trouvons des exemples de faune endémique en régression, tels que le mollusque Xerosecta esplanata.

Depuis le parking, nous nous dirigeons vers la route Nazareth – Oliva qui relie Gandia à Xeraco par la côte. Quand nous arrivons sur la route, nous tournerons à gauche en direction de Platja Nord jusqu’ à un rond-point, où nous tournerons à droite par un chemin rural. Il est fermé par un portail mais il existe un accès autorisé sur le côté.

Une route goudronnée mène dans la zone sablonneuse dite restinga, aujourd’hui dégradée par l’abandon de l’exploitation agricole, mais qui possédait à l’origine une forêt typique de pacage méditerranéen.

Le sentier agricole, entouré de grands eucalyptus, traverse La Marjal, une zone humide de marécage, riche en biodiversité, particulièrement en oiseaux et en petits invertébrés, où pousse la seule plante endémique de nos zones humides, la scrofulaire.

Dans certains coins de La Marjal, l’utilisation agricole persiste et une partie des terres cultivées appartient à la société Rústiques S.A., avec une prédominance de la culture maraîchère. Plus loin, nous observerons des orangers, la culture par excellence dans cette région, qui a remplacé les champs de riz, qui est l’aliment de base de la gastronomie valencienne.

La promenade se termine aux marais, Marjal del Borrons, un lac artificiel créé par le projet Xarxa Natura 2000, dans le but de maintenir et de diffuser l’importance écologique des marécages. Nous y trouvons de nombreuses espèces d’oiseaux et une riche végétation palustre. Cet espace est une réserve du samaruc (Valencia hispanica), un petit poisson valencien endémique en voie d’extinction.

Le sentier continue jusqu’ à l‘Ullal Fosc, une source naturelle d’eau douce aux pieds du château, Castell de Bairén. De là, la route est à nouveau goudronnée et elle nous mène au Centre d’Interprétation (Aula Natura), au site naturel de l’Alquería del Duc et de l’Estany Gran.

Lorsque nous quittons l’Alquería del Duc, nous prenons le chemin qui nous ramène à la plage, par la sortie de la rue Alcoy. Finalement nous rejoignons le point de départ de ce sentier, Senda Marró.